jeudi 8 janvier 2009

Naima Samih


Naima Samih : était, samedi 5 octobre, l’invitée de l’émission de 2M « Assahratou lakoum ». Un « petit » hommage a été rendu à cette grande dame de la chanson marocaine. « Petit » parce que Naima Samih mérite mieux. L’émission a été rehaussée par la seule présence de cette diva.
Le plaisir de la revoir et de la voir s’exprimer sur la télé, a fait oublier les cafouillages et ratages de la présentatrice. Naima Samih est une voix authentique, unique, inégalable. Beaucoup l’ont imitée, mais ne sont jamais parvenus à l’égaler. Naima Samih, c’est 30 ans de présence sur la scène. Car Naima (c’est tout simplement par son prénom qu’on l’appelle affectueusement) n’a jamais souffert de l’usure du temps.
D’origine sahraouie, Naima commença à chanter à l’âge de 9 ans. « A l’époque, se souvient-elle, j’étais à l’école et je chantais sans cesse. On avait peur que je contamine mes camarades de classe ».
Elle quitta l’école prématurément et alla travailler chez une couturière. Là aussi, son amour pour le chant prit le dessus.
C’est au début des années 70 qu’elle fut révélée à ses concitoyens. C’était lors de l’émission de feu Abdelkader Rachdi « Mawahib », là par où sont passées plusieurs stars de la chanson marocaines, telle Rajae Belemlih.
Dans les années 80, le monde arabe fit connaissance avec Naima. Hospitalisée pour une grave intoxication, elle eut le temps de répéter alors sur le lit Yaka Ajarhi. La chanson fit un tabac. Naima la chantera un peu partout dans le monde arabe et dans plusieurs pays européens. Une star était née.
Naima, qui en a vu durant sa vie de toutes les couleurs, donne souvent l’impression de chanter ses propres peines.
L’« Edith Piaf » marocaine Voix douce et mélancolique, l’« Edith Piaf » marocaine a toujours eu le sens de l’humilité. En dépit de ses succès et de sa remarquable renommée, elle a toujours su garder la tête sur les épaules. L’Egypte, fief de la chanson arabe, ne l’a jamais attirée. « J’estime, dit Naima, que l’on peut réussir et se révéler au monde à partir de son pays d’origine sans avoir à émigrer ».
Elle a côtoyé les plus grands paroliers et compositeurs marocains. Tous, les vivants comme les morts, ont eu beaucoup d’estime pour elle. Tout comme le public marocain qui lui a toujours témoigné amour et respect.
Naima, c’est aussi l’histoire d’une femme à part qui, plus que n’importe quel autre artiste, a souffert de la rumeur. Combien de fois on l’a donnée morte ! Combien de fois on l’a accusée de s’adonner aux drogues ! Mais Naima a appris à traverser les moments les plus difficiles grâce à sa foi et « ridat al waladine », comme elle dit.
L’une des phrases préférées de Gainsbourg était : « La laideur a ceci de supérieur à la beauté : elle dure ». Heureusement que le bonheur consiste dans le constat inverse. Car il est des beautés qui durent, perdurent, s’épanouissent même avec le temps. Naima Samih est de celles-ci.

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